France Inter : Des Chinois et des Canadiens préférés à des Français pour s’occuper du 4ème aéroport du pays, mais quels chinois et quels canadiens ? Cette question-là mérite d’être posée d’autant que le canadien Lavalin a déjà eu maille à partir avec la justice pour des faits de corruption. Il a même eu des ennuis avec la Banque Mondiale au Bangladesh. Ecoutez ce qu’en dit à Emmanuel Leclerc, Maître Stéphane de Navacelle, avocat aux barreaux de Paris et de New-York, c’est un spécialiste de la lutte contre la corruption internationale.
Stéphane de Navacelle : Ce qui s’est passé au Bangladesh, c’est à dire que la Banque Mondiale a retiré son financement d’un projet essentiel de développement parce qu’en partie, ils refusaient, quand je dis ils, ce sont les autorités locales, de mettre un terme à ce qui avait été détecté comme un vrai sujet de corruption et ce projet-là en particulier a conduit à une sanction, une exclusion, une période d’exclusion particulièrement longue puisqu’elle portait sur 10 ans, pour l’entreprise SNC Lavalin Inc.
Emmanuel Leclerc: Dans l’histoire justement de la corruption internationale, des affaires de corruption internationale, c’était une première, c’est bien ça ?
SN: C’était une première absolument.
EL: Stéphane de Navacelle est-ce que ça vous étonne que dans l’appel d’offres il n’y ait eu aucune référence justement à d’éventuelles sanctions pour des histoires de corruption ? Qu’une entreprise ne pouvait pas candidater à un tel marché comme celui d’un aéroport à Toulouse à partir du moment où il y avait cette sanction, où il y a toujours une sanction de la banque mondiale ?
SN : On peut le faire, on peut l’imposer, c’est le principe même de l’appel d’offres.